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Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/162

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Épanche sur les fleurs, de son vase éternel,

Regardant pâlir les étoiles.

Balance avec fierté ton panache mouvant !
Découpe, sur le ciel, ces noires arabesques

Que sur nos rives pittoresques
On prendrait, au soleil levant,
Pour de vieux minarets mauresques !

Peut-être ton murmure, ô mon arbre chéri !
Répéta mes soupirs jusques à ses oreilles ;
Car son âme en jouant sur ses lèvres vermeilles,

D’amour m’a tendrement souri.

Oh ! ne sois point jaloux si mon bonheur suprême
N’est plus dans ton feuillage, et si mon jeune cœur
Préfère désormais à ton nocturne chœur

Ces mots mélodieux : Je t’aime !

Balance ta beauté que rien ne peut ternir.
Tes racines, au sol fortement cramponnées

Ainsi que des mains décharnées,
Sont bien fiéres de soutenir
Ton beau diadème d’années !

Nous voici tous les deux sous les feuilles assis.
Moi, rayonnant d’amour, de vie et d’esféranee ;
Elle, sur son visage, où se peint la souffrance,

Baissant l’arc brun de ses sourcils.