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Pour me récompenser, Dieu m’a fait aimer d’elle !

De combien d’amoureux trésors

Son amour a semé ma vie aventureuse !
J’aurais voulu mourir lorsque je souffrais tant ;
L’existence m’était à charge : et maintenant,

Je la veux pour la rendre heureuse !

Balance la hauteur qui pourrait défier
Celle du baobab que le tropique brûle.

La sève en tes veines circule,
Et tu peux te glorifier
De ta haute taille d’Hercule,

Tu nous verras toujours, ô roi de nos forêts !
Préférer aux vains bruits qui s’élèvent du monde,
Le saint recueillement, la paix grave et profonde

Qu’épanchent tes ombrages frais.

Et tu me verseras la force et l’espérance,
Tu feras vivre en moi les feux du souvenir,
Afin que dans les jours d’un douteux avenir

Je l’aime comme en mon enfance !

Balance avec mollesse, à la chute du jour,
L’aérien palais que forme ta ramée ;

Et que la brise parfumée
Y mêle à ton hymne d’amour,
Le doux nom de ma bien-aimée !