Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 122 —

Et, comme sa marraine, étoile échevelée,
Trace un sillon de feu sur la voûte éloilée,
Ta Comète, en fuyant, sema de feu ses pas.

Et ma prunelle en pleurs, fixe comme une étoile,
Tant qu’elle put la voir, accompagna ta voile ;
Et quand tu disparus, quand l’espace et la nuit,
Dans leur ombre jalouse à mes yeux te voilèrent,
Ma pensée et mon cœur après toi s’envolèrent,
Et depuis cet instant mon souvenir te suit.

Oh ! dans ces tristes jours que si loin tu dépenses,
Est-ce à ton beau pays, est-ce à nous que tu penses ?
Tu mas dit en partant : « Aux cœurs qui me sont chers
Le mien laisse en dépôt et sa vie et sa joie. »
C’est un peu de ma vie, ami, que je t’envoie
Par ces grands messagers qui traversent les mers.

Je confie, en tremblant, aux vagues infidèles
Les intimes trésors qu’on échange par elles.
Que d’espoir ont trahi ces vagues où tu cours !
Leur calme majesté de colère est suivie !
Tu les aimes pourtant ; l’orage de la vie
Et l’orage des mers se partagent tes jours !

Oh ! que ces flots, objets de ton idolâtrie,
Te portent chaque jour des parfums de patrie