Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 146 —

Déjà deux fois à leur oreille

Le porte voix bruyant a dit : « Qu’on appareille !

Ta voile, que gonflent les airs,

Se penche avec orgueil sur le manteau des mers ;

Et la proue écume, pareille
Au tigre affamé des déserts.
 
J’aperçois les lames rapiles

S’élancer après toi comme des Néréides.

Bonne chance, hardis marins !

Revenez chargés d’or des continents lointains.

Que pour vous les autan ? perfides
Fassent place à des jours sereins !

Toi, brick, rentre dans ta patrie !

Quand ton corps décrépit, atteint par la carie,

Sera disloqué par les eaux,

Tes membres chaufferont l’âtre des matelots

À moins que l’orage en furie
Ne t’engloutisse dans les flots.



Séparateur