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Voler de Soukarew, qu’embrasa Rostopchine,

Jusqu’au détroit de Magellan !

Je veux interroger ces fleuves de la Grèce
Roulant des souvenirs de l’Olympe à l’Œta ;
Voir ce qui croule et meurt, ce qui vit et progresse,
Et promener longtemps ma pieuse allégresse

De Sainte-Hélène au Golgotha.

Océans ! n’est-ce pas votre voix qui déplore
Mon sort et mes douleurs ? Flots, je suis à genoux ;
Emportez loin, bien loin, l’enfant qui vous implore !
Souvent vous m’avez dit, sur ces bords que j’explore :

« Quitte tes rocs, viens avec nous ! »

Partons ! que les autans nous chassent sur les ondes,
Et que, sur vos fronts blancs penchant mon front bruni,
J’entende tous ces cris, toutes ces voix profondes,
Épouvantable écho du bruit que font les mondes

En gravitant dans l’infini !


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