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Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/220

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Que leurs cœurs généreux, à l’indulgence ouverts,
Me pardonnent d’avoir si mal traduit en vers

Ce qu’ils m’ont si bien dit en prose.


II


L’aurore du quinze août, de ce beau jour d’été
Que l’église et l’armée ensemble ont tant fêté,
Illuminait déjà des splendeurs africaines
Les sables calcinés des plages marocaines.
Le soleil, qui pourprait la blancbe Mogador,
Transformait son îlot en promontoire d’or
Et semblait, sous les flancs de l’escadre française,
Soulever de la mer une boule de braise.
Les musulmans guerriers, debout près du Croissant,
En voyant les flots teints d’une couleur de sang,
Croyaient qu’incendiés par le divin propbéte,
Nos vaisseaux éclairaient eux-mêmes leur défaite,
Et que ces mers de feu, lasses de nos succès,
Pour les anéantir s’ouvraient sous les Français.
Car quelques jours avant, nos profanes mitrailles
Avaient du vieux Tanger dévoré les entrailles,
Et sapé ces remparts où, les nuits d’ouragan,
Les naufragés voyaient luire l’yatagan.

Tout à coup un écho venu de ces collines,
Nids du bédouin nomade et des races félines,