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COUP DE VENT



Comme autant de canons que la tempête braque,
Les flots sont dirigés sur la flotte qui craque.
Oh ! comme ils ont bondi sous le vent qui les traque ;
Comme ils vont s’élever, éphémères géants,
Dans les airs tourmentés que l’écume poudroie ;
Comme ils vont y mouvoir leur tête qui foudroie,
Et combien de vaisseaux vont, gigantesque proie,
Assouvir pour un jour la faim des océans !

Coup de vent ! Coup de vent ! L’œil peut à peine suivre
Le vol des bâtiments que l’éclair rouge cuivre ;
Mais on voit chanceler, comme un Polyphème ivre,
Ceux dont l’ancre a planté ses ongles dans le roc.