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VII
sur poncy

À part les âmes d’élite, les individualités, qui, dans tous les rangs, échappent à ces influences pétrifiantes et gardent toujours de leur chaleur vitale, où sont les masses sociales chez lesquelles se maintiennent le plus les conditions des âges poétiques ? Où est, pour ainsi dire, le réservoir, la source profonde et intarissable de la poésie ?

Il y en a deux.

La poésie, si elle était chassée du cabinet de l’érudit par le froid de son atmosphère, ou de la maison du riche par le culte exclusif de la fortune, se réfugierait dans le cœur de la femme ou dans la foule du peuple.

Des diverses qualités qui font grande la poésie, la première et la plus haute, c’est la popularité.

Et je dirais volontiers, imitant une parole sacrée : Voix du peuple ou voix de femme : Voix de poète.

La pensée poétique est donc comme en réserve dans le peuple. Elle s’y couve, elle s’y nourrit, elle s’y transmet.

Ce qui manque au peuple pour la révéler, c’est le signe extérieur, c’est la forme. Mais