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XLVII
sur poncy

consulte encore maintenant, à la même heure, auprès d’un petit berceau où repose un enfant endormi.

Le jour je suis maçon, le soir je suis poète,
Mes jours sont au travail et mes soirs sont à vous.
Ouvrier, tout le jour ma pensée est muette :
Poète, tout le soir je chante à vos genoux.

Les progrès que Charles Poncy a fait depuis 1842 sont remarquables dans ses œuvres. Le rythme est mieux cadencé ; la phrase a plus de fini, plus de précision ; l’instruction, à l’aide d’un travail opiniâtre durant les nuits, s’est étendue et consolidée ; le sentiment est plus onctueux ; la pensée morale plus forte et plus fréquente ; le grand art, l’art si difficile et si essentiel, de bien terminer une composition, lui est acquis. Enfin une idée générale apparaît comme l’âme de sa poésie : l’idée d’une pacification à venir, d’une fusion, d’un bonheur fraternels vers lesquels il appelle l’humanité :

Car Dieu même entre tous a réparti les lots :
La terre aux laboureurs, la mer aux matelots
À tous l’espoir, à tous la vie, à tous le monde !