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Serait-ce le sylphe dont l’aile
Sur nos plages répand te calme et la fraîcheur,
Et dont la chanson solennelle
Charme, pendant l’été, les veilles du pêcheur ?

Est-ce une comète égarée
Qui, trompée en voyant un ciel au fond des mers,
Cherche sa demeure azurée,
Et gémit, éperdue, au sein des flots amers ?

Une éblouissante traînée
Jaillit sous elle et suit ses pas étincelants,
Et la mer semble illuminée,
Comme lorsque la lune y verse ses feux blancs !

Sables d’argent, noire falaise !
Flots chanteurs qui bercez le nid des alcyons,
Oh ! qu’avec vous je suis à l’aise !
Combien vous me savez créer d’illusions !

Ce qui rasait la mer muette,
Et que j’ai découvert quand la lune a paru,
N’était ni sylphe, ni comète,
Ni goéland, ni rien de ce que j’avais cru.