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Salue, en passant, l’anse
Où je plonge en silence
Mes blonds filets,
Où, parmi l’algue fraîche,
Je recueille ma pêche
Sur les galets.

C’est cette anse tranquille
Qu’entoure une presqu’île
Blanche de sel,
C’est elle qui t’abrite
Lorsque la mer s’irrite
Contre le ciel.

Un soir, esquif que j’aime,
Soir d’ivresse suprême
Déjà bien loin !
Seul, dans cette anse sombre,
De nos baisers sans nombre
Tu fus témoin.

Oh ! quelle peur charmante
Agitait mon amante,
Lorsque la voix
Du vent qui tend l’écoute,
Disait : Je vous écoute
Et je vous vois…