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Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/11

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répondu, on n’est pas sûr de le tenir tout entier… Que pensait-il en religion ? Comment était-il affecté du spectacle de la nature ? Comment se comportait-il sur l’article des femmes ? Sur l’article de l’argent ? Était-il riche, était-il pauvre ? Quel était son régime, quelle était sa manière journalière de vivre ? etc. Aucune des réponses à ces questions n’est indifférente pour juger l’auteur d’un livre et le livre lui-même. — Ces diables de biographes ont en la plupart jusqu’ici la manie de rester dans les termes généraux. Ils trouvent que c’est plus noble. — Ces gens-là masquent et suppriment la nature.

Ce n’est pas moi qui blâmerai un critique de nous indiquer, même avec détail, la physiologie de son auteur et son degré de bonne ou mauvaise santé, influant certainement sur son moral et son talent. Accroissons le plus possible le nombre de ces livres naturels, où des esprits et des coeurs vivants se montrent avec sincérité et apportent une expérience de plus dans le trésor de l’observation