rejoignent aux affections. Tâchez de fonder là-bas quelque chose, un point d’appui quelconque, un organe à la vérité : je serai tout à vous. Ce que Voltaire a fait à Ferney avec son génie et ses passions, pourquoi ne le fonderait-on pas à Lausanne avec de la probité et du concert entre trois ? Faites-nous là-bas bien vite une patrie d’intelligence et de vérité ; je vous aiderai ici de tout mon pouvoir et peut-être un jour de plus près, durez seulement. Je voudrais être plus libre que je ne suis. Si je l’étais un jour, et si cette Revue allait et durait, on pourrait y établir quelque rêve. » On le voit, il les berçait de l’espoir qu’il irait un jour se fixer auprès d’eux.
Les époux Olivier avaient compté que, grâce à leurs talents conjoints, cette publication ferait du bruit en France et y conquerrait des abonnés. Sainte-Beuve se hâta de leur enlever cette illusion, de leur montrer que le public auquel ils devaient s’adresser était la société cosmopolite qui, de tous les points de l’Europe, afflue en Suisse ou y passe pour se rendre en Italie.
« Figurez-vous bien qu’on ne lit pas ici la