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Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/20

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Quand ils sont sincères, ce qui est rare, leur confession, loin de déplaire, est pour nous du plus grand intérêt ; elle nous gagne le cœur. L’humanité, reconnaissant en eux ses propres faiblesses, se mire avec complaisance dans le tableau de leurs égarements.

Pourquoi sommes-nous profondément remués par certaines pages de J.-J. Rousseau ? C’est que nous y retrouvons nos propres sentiments, les souvenirs de notre jeunesse et ce vague désir qui, nous attirant vers les femmes au printemps de la vie, a fait éprouver à nos sens de si enivrantes délices que le reste de nos jours en est comme embelli et parfumé.

Malheureusement, son livre reste unique. Tous les prétendus Mémoires et Confidences, que l’on nous a donnés depuis, ne sont que des romans où l’auteur se farde et se pose à son avantage en vue de la postérité. Le parti-pris en corrompt la sincérité.

Les meilleures confessions sont encore celles que l’on fait sans dessein, sans plan arrêté et comme à son corps défendant. Tel est le cas de Sainte-Beuve. Il a semé çà et là, dans ses livres,