tous points excellents, car la vertu est un dragon qu’il s’agit d’endormir, si l’on veut s’emparer du trésor :
Craignons de trop presser le sol où vont nos pas ;
Le voile humain est lourd, ne l’épaississons pas !
Si la pure vertu cache un moment sa joue,
Que sa ceinture d’or jamais ne se dénoue ;
Qu’entre les sons brillants de l’enchanteur désir,
L’éternel sacrifice élève son soupir ;
Que, tendre et pénitent, mélancolique, austère
Comme un chant de Virgile au chœur d’un monastère,
Ce soupir, triomphant des transports mal soumis,
Nous apprenne à rester dans le bonheur permis !
En expiation d’une trop douce chaîne,
Acceptons-en ce point de souffrance et de gêne.
Toi surtout, aie en toi des protecteurs cachés,
Par qui d’un chaste effort aux âmes rattachés,
Nous sauvions à ton cœur toute souillure amère ;
Fais-moi souvent aller au tombeau de ta mère.
S’il n’y avait dans toute vraie passion une sincérité qui désarme, le dernier vers semblerait burlesque. Il ne le parut pas sans doute aux deux amants.
Pourtant l’indécis de leur situation, les méchants propos qu’elle excite et aussi la crainte