Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/147

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L’inconnu ricana sous son capuchon.

— J’ai entendu votre voix… quelque part… Seulement en passant par ce masque que vous avez sur le visage, elle perd son timbre ordinaire sans doute.

— C’est possible, dit l’homme au capuchon.

— Et voilà, continua Tison, que je suis comme mes camarades, à présent.

— Ah !

— Je voudrais savoir qui me paye pour brûler…

— Prends garde ! dit l’inconnu.

— À quoi donc, maître ?

— Tu risques ta tête en brûlant, c’est vrai ; Mais tu ne risques que ta tête…

— Que puis-je risquer de plus ?

— La vie de tous les tiens.

Tison tressaillit.

— Car, si tu me trahissais…

— Oh ! pas de danger dit Tison.

— Tu veux donc savoir qui je suis ?

— Il me semble que si je le savais, je vous servirais mieux…

— Eh bien ! dit l’inconnu, sois satisfait…

Et il souleva son capuchon.

La lune brillait à travers les branches des arbres.

Un de ses rayons éclaira le visage que l’inconnu venait de découvrir.

Soudain Tison recula stupéfait, l’œil hagard, les cheveux hérissés.

— Vous ! vous ! dit-il d’une voix étranglée.

— Moi ! dit l’inconnu froidement.