Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/285

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XX

On l’aimait et on la vénérait comme une sainte ; mais nul peut-être, depuis bien longtemps, paysan du voisinage ou serviteur du château, n’aurait pu affirmer l’avoir vue souvent.

Et pourtant, il y avait de par le monde, un être dont la vue opérait en elle un changement, en présence de qui son front se déridait, et qu’elle prenait dans ses bras et pressait sur son cœur avec effusion.

Cet être-là, c’était cette petite créature blonde et mignonne comme une bergère de Watteau, ce lutin avec ongles roses et aux lèvres cerise que Jacomet appelait sa fille.

Myette était la filleule de mademoiselle Diane.

Quand Myette venait aux Roches, le front assombri de la châtelaine s’éclairait, ses lèvres s’entrouvraient pour sourire.

Et lorsque l’enfant s’en allait, Diane se mettait à la