Page:Ponson du Terrail - Le Bal des victimes.djvu/294

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laquelle ils avaient trouvé le bûcheron blessé et mourant ; enfin, l’arrivée de Bernier dans la cabane ; de Bernier dont les vêtements étaient en lambeaux, les cheveux et la barbe brûlés, et qui était arrivé portant Lucrèce évanouie dans ses bras.

Diane écoutait pâle et frémissante.

— Cadenet, dit-elle tout à coup, vous me connaissez bien, vous ?

— Oh ! mademoiselle…

— Vous savez si je tremble rarement et si j’ai l’âme forte aux heures critiques…

— Vous êtes brave comme vos pères, mademoiselle.

— Eh bien ! j’ai peur…

— Vous ? et de quoi ? pourquoi ?

— J’ai peur pour Henri.

— Vous savez bien, dit Cadenet, que le chef de brigade est un misérable et un lâche.

— Et, dit Mâchefer, ce n’est pas lui qui oserait s’attaquer à Henri.

— J’ai peur… répéta Diane avec angoisse, de vagues pressentiments m’assaillent.

— Hé ! mademoiselle, dit Cadenet, rassurez-vous, Henri est aux Saulayes… il ne court aucun danger.

Diane secoua la tête, et, pour la troisième fois, elle répéta :

— J’ai peur…

— Mademoiselle, dit Mâchefer, voulez-vous que je monte à cheval et que je coure aux Saulayes ?

— J’allais vous le demander.

Diane ouvrit sa fenêtre et se pencha en dehors.