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CAUSERIES LITTÉRAIRES.

lois iuiiiiorlelles, sacrées, aussi essentielles au goût qu’à la morale, à la composition des œuvres littéraires qu’au gouvernement de la société. En reprenant à son point de départ, en nous montrant dans toute la iVaiclie splendeur de son aurore cette littérature qui a tant promis et si peu tenu, M. Nettement a été à la fois historien, crili(pie et moraliste. Historien, il nous a fait voir la marche des idées parallèles à celle des événements, commentée par eux et leur servant de commentaire, la littératuiv s’épanouissant librement sous un gouvernement libre, trouvant dans ces conditions nouvelles de la vie politique de nouveaux éléments de force, de rajeunissement et d’éclat, mais aussi participant aux excès de cette liberté périlleuse, agitée des mêmes secousses, surexcitée par les mêmes luttes, entraînée vers les mêmes abîmes. Critique, il a noté d’une main sûre ce point délicat, fugitif, où limiovation fécondait tous les talents sans propager encore toutes les révoltes, et proclamait ses droits en recoimaissanl ses limites. Moraliste, il a indiqué comment les imaginations les plus riches et les plus belles sont condamnées d’avance à la stérilité ou au délire, si, enivrées d’elles-mêmes, elles se font le centre de toutes choses ol n’acceptent d’autre arbitre que leurl)on plaisir, d’autre vérité que leurs (iclions, d’autre idole (|ue leiu— gloire, d’auti-e culte que leur vanité. Enfin, et ce n’est pas là le nioiudi-e lioimeur de son livre et le moindre hommage que je lui doive en finissant, il a rappelé à une génération blasée, désenchaulée et jiositivc, qu’il y avait eu unt^ épo(pie où l’on avait pu ci’oire à une renaissance générale de tout ce qin élève l’âme, ennoblit la civilisation, cliarnie on alferniit l’intelligence, et il a dit de quel nom s’appelait le gouvernement (jui avait favorisé ce généreux essor et disparu avec lui.