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POÉSIES COMPLÈTES.


Le trône où le César se juche
Sous sa base sent mainte embûche,
Richesses troublent le sommeil.

On voit des taches à la gloire,
Et plus on est en plein soleil
Plus l’ombre qu’on projette est noire.

DICTAME

A FRANÇOIS COPPÉE

Par moments l’âme est prise aux serres de l’ennui,
Tout se ternit, s’éteint, et tout se décolore ;
L’imagination se fane et se déflore,
L’esprit est sans refuge et le cœur sans appui.

L’amour n’a plus un trait au fond de son étui,
Les roses de l’espoir ne savent plus éclore ;
On attend vainement le désir qu’on implore
Et l’on croit que demain sera tel qu’aujourd’hui.

Mais si nous invoquons la Muse, chaste amante,
Elle entre doucement et s’incline, charmante,
Sur notre front courbé par le poids de nos maux.