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Page:Popp - Liévine, 1888.djvu/8

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que la forêt avec ses hautes et majestueuses colonnades de chênes et d’ormes, ses voûtes de verdure, ses élégantes arcatures enguirlandées des fleurs d’églantine et de chèvrefeuille, ses chantres ailés comme les anges, les harmonies aériennes pour orgue, se rapprochait bien plus du ciel que les voûtes sombres d’un cloître. Elle m’a quittée sans retour.

Et les deux fées pleurèrent !

— Mais toi, Misère, comment as-tu fait, plus habile que nous, pour garder ta pupille ?

— En la rendant heureuse.

— Heureuse : peut-on l’être dans la pauvreté ?

— Ceux qui n’ont pas de besoins ne sont pas malheureux.

Un vieux bûcheron, couronné de cheveux blancs, appuyé à un tronc d’arbre, avait entendu ses derniers mots. Il s’avança et dit d’un ton prophétique :

— Un temps viendra peut-être où il n’y aura plus de riches, où la médiocrité ne sera plus même vantée dans les livres. Mais il y aura toujours des pauvres en ce monde.

Puis il tira quelques sons aigus d’une trompe suspendue à sa ceinture. Alors apparut un beau et robuste gars bronzé par le hâle, en veste de chasse, la carnassière sur l’épaule, le fusil en bandoulière.

Le vieux fit signe à Lucette d’approcher, mit sa petite main dans celle de l’homme et leur dit :

— Allez ensemble de par le monde ! Il vous appartient.

Caroline Popp.

Bruges, le 7 novembre 1886.





BIBLIOGRAPHIE


Caroline POPP, née à Binche (Hainaut), Belgique.


Nathalie (souvenir de Blankenberghe).

La Légende de la Dentelle.

Récits et Légendes des Flandres.

Contes et Nouvelles.

Paysages Flamands et Wallons.

La Tête de fer.

Etc.