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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/137

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marylka

les autres,… vous vous moquez de moi !… Me croyez-vous donc incapable de persévérance !

— C’est que je sais si bien qu’on ne vous le permettra jamais, dit-il doucement. Savez-vous que si je ne vous avais pas rencontrée ici, je serais peut-être allé vous surprendre cet été à Konopka, après les moissons. — Il y avait dans sa voix une nuance de tristesse qui étonna la jeune fille. — Depuis bien longtemps déjà, je caressais ce projet. J’aurais été si heureux de revoir avec vous ces plaines,… ces forêts… et surtout les belles rives du Dniester. Mais vous voilà, dit-il en s’efforçant de sourire, et mon voyage est inutile… »

Elle rougit comme si elle devinait une secrète intention dans ses paroles.

Un silence gênant s’était fait entre eux.

« Au moins, vous verrai-je souvent ici ? » demanda-t-elle en lui tendant spontanément sa petite main.