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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/201

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marylka

chambre, les yeux tout grands ouverts, sondant l’obscurité, elle réfléchissait…, Thadée était-il bien le compagnon qu’elle aurait choisi ?… Et, à cette pensée, son cœur se serrait !… Mais puisqu’on ne choisit pas,… les femmes du moins !… Il était affectueux, gai,… plaisait à toute sa famille. M. Ladislas lui-même l’avait trouvé charmant… Pourquoi, mon Dieu ! ce mariage, qui eût rendu joyeuses tant de jeunes filles, excitait-il en elle si peu d’enthousiasme ?… Et puis elle se raisonnait… Pour une fille sans fortune comme elle, c’était un parti inespéré… « Il est certain, pensait-elle, que, si je refuse, la vie avec tante Catherine ne sera plus tolérable. Comme ce serait bon de demander conseil à quelqu’un maintenant ! » Mais c’est en vain qu’elle passait en revue tous les gens qu’elle connaissait. Ah ! si Voytek était encore son ami ! et, à l’évocation de ce nom, sa gorge s’étrangla, ses lèvres eurent un pli amer, et elle enfouit sa tête dans l’oreiller, incapable de penser à autre chose qu’à cette