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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/208

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marylka

voulu ajouter foi étaient réelles !… Il se mariait !… sans s’être même donné la peine de rompre leur misérable liaison !… rien qu’un peu plus de froideur,… un peu plus d’indifférence,… et puis… le silence ! Oh Dieu ! où donc était-il le temps où il était à ses pieds, où il la nommait sa reine !… Six mois tout au plus s’étaient écoulés depuis lors !… Et elle se rappelait le début de leur intimité. C’était à Zamosc, près de la forteresse où il tenait garnison ; elle demeurait chez sa tante et il trouvait toujours un prétexte pour venir à la distillerie. Et quand il lui avait souri la première fois, quand il avait emprisonné sa taille mince dans ses deux mains, en attirant son visage tout contre le sien, elle s’était sentie mourir… Le monde où elle avait vécu jusque-là s’était comme effondré, et elle avait compris que pour l’amour de cet homme, de ce goïm[1], comme disaient les siens avec mépris, elle

  1. Chrétien.