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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/226

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marylka

Thadée, alors, tout heureux et avec le sourire satisfait d’un légitime propriétaire, lui présenta ses amis, s’amusant de leur enthousiaste admiration.

Seule Marylka avait remarqué dans les façons de Thadée une surexcitation inaccoutumée. La fatuité bruyante avec laquelle il lui avait présenté ses camarades, son entrain, les regards brûlants qu’il lui jetait à la dérobée, tout cela lui causait un malaise, et elle se sentait envahir par une indéfinissable tristesse.

Comme la nuit tombait, quelqu’un proposa d’aller entendre à la cathédrale un ténor de talent qui devait y chanter. Des fiacres avaient été requis ; mais, au moment où Thadée faisait place à Catherine et à Marylka, une sorte d’attraction hypnotique l’ayant forcé à relever la tête, il vit soudain, dans l’encadrement d’une fenêtre du premier étage, un visage exsangue et deux yeux ardents qui le regardaient, et c’était à croire que cette face pâle