Aller au contenu

Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
239
marylka

bruyants de l’orchestre, les hommes lentement achevant leur cigare, les femmes à la hâte en secouant les miettes de leurs jupes.

Le chanteur, tour à tour facétieux ou élégiaque, exaltait le bonheur futur des deux époux :

« Sois béni, ô Éternel, qui as créé la joie, la gaîté, l’ardeur, le plaisir et l’amour ! et puissions-nous bientôt voir s’épanouir le bien-aimé, avec sa bien-aimée, et entendre leurs voix joyeuses monter de la chambre nuptiale. »

Enveloppée de ses voiles, Lia, qui se tenait rigide à sa place, n’avait pas, tout d’abord, prêté attention à ce qui se passait. Mais une exclamation près d’elle lui fit tourner la tête, et elle aperçut Thadée, bien qu’il se dérobât derrière les autres.

Frappée en plein cœur, ses lèvres avaient blêmi, une flamme indignée avait jailli de ses yeux noirs… Oh !… c’était lâche !… Ainsi il ne pouvait la laisser s’immoler en paix ! il fal-