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Page:Poradowska - Marylka, 1896.djvu/250

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marylka

moi ce que vous voudrez,… je ne crains plus rien !… je ne demande que la mort ! »

Ses yeux étaient de plus en plus vagues, elle regarda encore autour d’elle, puis s’abattit comme une masse. Alors une clameur faite de gémissements et d’imprécations monta lugubrement de toutes parts :

« Dehors le goïm !… Arrière l’imposteur ! Qu’il soit maudit par le ciel et la terre… Que tous les malheurs se hâtent de l’accabler !… Grand Dieu, châtie-le ! Grand Dieu créateur, abîme-le !… massacre-le !… humilie-le !… Que le désespoir le ronge, qu’il soit puni par la phtisie, la démence,… le glaive !… Que la mort impure le frappe !… »

Terrifiée, Marylka s’était laissé entraîner dehors avec les autres. Le vieil Aaron, père de Lia, marcha vers la porte, écarta cette foule en délire. Deux larmes coulaient le long de ses joues blêmes, et, s’avançant tout tremblant sur le seuil, sa main ridée s’éleva en signe d’anathème, puis les battants de la