quer cela ? D’abord par l’espèce d’irréalité générale que communique à tout texte classique le brouillard d’ennui à travers lequel le voient les meilleurs écoliers. Les auteurs français non plus n’échappent pas à cette déformation maussade. La preuve en est que, tous, nous avons découvert Racine longtemps après avoir quitté le collège. Donc, les Églogues de Virgile prenant à nos yeux l’aspect d’un pensum, il y avait peu de chance pour que notre naïveté y discernât quelque malice.
Mais nos maîtres, encore un coup, à quoi songeaient-ils ? Je ne puis croire que la routine du métier, comme à nous celle du baccalauréat, leur voilât entièrement la vérité des choses. Nombre d’entre eux étaient des esprits distingués. Supposer qu’ils prenaient plaisir à se jouer de nous serait leur prêter des profondeurs de perversité dont ils étaient bien incapables. Pourtant, les faits sont là : on nous vantait la sagesse d’Horace. Un Horace complet était parmi nos livres. Nous y pouvions lire des déclarations comme celle-ci « Amor Lycisci me tenet ». Et non seulement ce vers ne nous faisait pas rêver, mais il ne piquait même pas notre curiosité.
Pour Virgile, la gageure était poussée plus