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Page:Porché - L’Amour qui n’ose pas dire son nom, 1927.djvu/91

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L’AMOUR GREC

sion, que je sache, n’a jamais été contestée sérieusement. Quel besoin aussi d’entasser les preuves historiques ? Qu’il y ait eu des pédérastes chez les Scythes, chez les Carthaginois, que la pédérastie ait été, dans la religion de l’ancienne Égypte, l’attribut des dieux Horus et Set, voilà qui nous importe peu. Nul ne songe plus à nier que les coutumes varient suivant les peuples et les âges, et par conséquent, que la morale, qui est liée en partie à la coutume, soit, dans cette mesure, essentiellement changeante. Pourquoi rabâcher en cinq cents pages, comme le font certains auteurs, ce que Pascal a si bien dit en une courte phrase ?

Mais, pour les Grecs, c’est autre chose. Impossible, ceux-là, de les négliger. Précisément, parce que le problème est d’ordre moral, si tant est que la civilisation hellénique réponde à un idéal universel, nous sommes tenus de prendre en considération les mœurs des anciens Grecs.

Ce n’est pas faire injure à la mémoire de Taine que de ne le point égaler tout à fait à Renan. Ce qui reste chez Taine d’un peu doctoral, cette subordination d’un esprit qui, en dépit de sa réelle vigueur, ne parvient pas toujours à dépasser le point de vue de l’école, n’apparaît nulle