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armées romaines. Ce dernier effort laisse supposer des ressources relativement puissantes et aucun texte n’autorise d’ailleurs à considérer la cité, civitas, des Andes, qui apparaît partout en pleine vie indépendante, comme un simple démembrement de la confédération des Aulerces et en particulier de la cité des Cénomans, dont elle est partout distinguée. On retrouve les Andes en l’an 21 unis aux Turones et cédant les premiers aux entraînements de l’émotion patriotique qui s’empare un instant de toute la Gaule ; mais l’arrivée d’une simple cohorte, appelée de Lyon par le légat Acilius Aviola, suffit à étouffer cette levée d’armes prématurée. — Dès lors semble s’établir sans autre résistance a la paix romaine », dont l’illusion complète nous est surtout donnée par l’absence de toute histoire pendant trois siècles. Dans ce silence et dans cette ombre, restés pour nous encore presque impénétrables, tout se transforme sous la domination irrésistible d’une civilisation supérieure, qui s’impose par la majesté de ses lois, par le respect surtout des mœurs et des religions locales. La cité, comprise par César dans la Celtique, qui devint sous Auguste la Lyonnaise, passa lors de l’organisation de l’Empire par Dioclétien dans la deuxième Lyonnaise, et quand celle-ci fut encore subdivisée, vers 374, dans la troisième. Elle fait partie dès avant cette époque, avec la Touraine, du Tractus Armoricanus et Nervicanus, vaste gouvernement des côtes maritimes, réduit vers la fin du IVe siècle au seul littoral, avec les territoires annexes, compris entre la Seine et la Loire, sous l’autorité d’un duc et la garde de deux corps de lètes dont les chefs résident l’un au Mans, l’autre à Rennes. — Mais déjà vers le milieu du IVe siècle, — et la science de néophytes s’épuise en vain à prétendre en avancer l’heure, — alors que pénètrent de toutes parts et partout prennent pied les colonies éparses de barbares, est apparu l’établissement d’un pouvoir inconnu, sorti de l’élection des masses et investi d’une autorité et d’une influence nouvelles sur tout le territoire de la petite patrie antique.

Le Diocèse, où va régner l’évêque, s’est approprié sans aucun doute le cadre régulierLa Cité, Le Diocèse, Le Pagus de l’administration civile, et le tracé par conséquent de son ressort primitif, — autant qu’il peut être sûrement établi, — nous permet seul, à défaut d’aucun autre renseignement utile, de délimiter avec quelque exactitude l’étendue de la civitas antique ou, comme on dit dès lors, du pagus Andegavensis et, comme on va dire bientôt, de l’Anjou. — Sur la rive droite de la Loire, de l’Est à l’Ouest, il confine aux Turones, aux Cénomans, aux Rédones, aux Namnètes, laisse en dehors l’Ingrandes des Turones, enclave Bénais, Continvoir, St-Symphorien, Savigné, Channay, la rive gauche du Loir jusqu’à Clermont, remonte au Nord jusqu’à la Sarthe vis-à-vis Malicorne, descend la rive gauche jusqu’au-dessus de Pincé, se poursuit vers l’O. enenclavant St-Denis, Bierné, Châtelain, Bazouges, les Chaires, Laigné, Peuton, la Chapelle-Craonnaise, Méral, atteint la Seiche vis-à-vis Gennes, suit la rive gaache jusqu’au-delà de Cuillé, puis descend vers S. à travers la forêt de la Guercbe, évitant la Celle, enclavant Fontaine-Couverte, Brain, la Rouaudière, Senonnes, évite Carbay, enclave la Prévière, Chanveaux, Challain, laisse en dehors Vritz, Candé, la Cornuaille et aborde la Loire en aval d’Ingrandes. Sur ces confins de Bretagne la ligne de démarcation singulière fut modifiée, au XIe siècle, par une bizarrerie nouvelle qui y enclava Candé, et j’ai peine à croire que tout ce pays de nature, de mœurs et d’histoire si étrangères au reste du groupe, soit d’origine identique et n’ait pas été plutôt violemment arraché par quelque conquête. — Vis-à-vis, sur la rive gauche, la frontière de la cité angevine, resserrée par l’immense Poitou,