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traites par terre, traite foraine, trépas de Loire, Parisis, sol et six deniers, abord et consommation, prévôté, double et triple cloison, — taxes sans nombre, créées pour les besoins temporaires des guerres et que les besoins constants du luxe des princes maintiennent sur les rivières et sur les routes, hérissées de bureaux, de guérites, de barrières, où le marchand est arrêté à chaque pas, soumis à visite et à contre-visite et poursuivi d’exigences arbitraires et sans fin. Engagés à l’avance par le roi, ces droits n’avaient pu en Anjou profiter du bénéfice de l’Édit de septembre 1664 qui les avait réduits ailleurs à une taxe unique d’entrée et de sortie, ni, grâce à l’importunité des traitants et des préposés, invoquer les arrêts du Conseil des 20 février 1718 et 11 novembre 1785, qui en avaient promis l’uniformité en accordant même libre passage sur le vu d’un simple acquit-à-caution.

Une réforme partout s’impose, que va seule accomplir la Révolution.

L’Anjou en 1789.C’est à peine si l’on peut se rendre en ces derniers temps un compte exact de l’organisation de la province, pourtant une des plus petites de France, mais dont chaque rouage, police, finances, administration militaire, civile ou ecclésiastique, fonctionne dans un rayon d’étendue inégale et déterminé par des documents incertains et contradictoires[1]. — L’Anjou, à qui l’on attribue 21 lieues du N. au S., 26 de l’E. à l’O., une centaine de lieues de circuit, comprenait, en dehors de la ville d’Angers, 644 paroisses, dont 462 seulement dépendant de l’Évêché d’Angers, le surplus emprunté à l’Évêché de Poitiers dans l’Archiprêtré de Thouars, à l’Évêché de la Rochelle dans les doyennés de Saint-Laurent-sur-Sèvre et de Vihiers, et Organisation politique, 18 paroisses, dont 2 sur la rive droite de la Loire, à l’Évêché de Nantes. — Il formait un gouvernement militaire dans lequel avait été constitué depuis le milieu du XVIe siècle, mais sous l’autorité commune de la lieutenance générale, annexée au gouvernement d’Angers, un gouvernement particulier du Saumurois qui débordait encore en dehors de la province pour englober une partie du Poitou et le Mirebalais. — Comme pays d’Élection, obligé à supporter la taille proportionnelle non par abonnement, comme les pays d’État, mais sur la répartition d’officiers primitivement élus, il formait les cinq Élections d’Angers (227 paroisses, sans compter la ville), de Baugé (81 paroisses) ; de Saumur (85 paroisses), de Châteaugontier (69 paroisses), de Montreuil-Bellay (57 paroisses[2]) et partie des élections de la Flèche (29 paroisses) et de Richelieu (57 paroisses), ensemble 605 paroisses, dont 70 du Maine, 23 de la Touraine et le double du Poitou. Financière— Comme pays de grande Gabelle, imposé d’office par paroisse à une somme arbitraire du sel, taxée par les officiers grenetiers et répartie par les collecteurs tous les trois mois sur chaque ménage, il comprenait 16 Greniers à sel : Angers, Baugé, Beaufort, Bourgueil, Candé, Châteaugontier, Cholet, Craon, la Flèche, St-Florent-le-Vieil, Ingrandes, le Lude, Pouancé, St-Rémy-la-Varenne, Richelieu, Saumur. — De toutes les recettes des Tailles, des Aides, de la Gabelle, François Ier créa douze groupes, portés à dix-neuf par Charles IX, sous le titre de Généralités, celle de Tours embrassant les Élections de la Touraine, du Maine et de l’Anjou. Richelieu

  1. La plus ancienne carte du Duché d’Anjou est celle de L. Guyet 1573, — V. t. II, p. 338, — maintes fois reproduite. Le travail nouveau de J. Leloyer en 1654 donne en même temps les limites du Diocèse, V. t. II, p. 492. — J.-B. Nolin, géographe, a donné en 1759 celle du Gouvernement militaire de la province et duché d’Anjou, gouvernement du Saumurois. Elle indique aussi la Direction d’Angérs, divisée en ses greniers et despots et les bureaux pour les Traites.
  2. 16 paroisses de la baronnie de Montreuil-B., siège d’une Élection angevine, dépendaient de l’Élection de Thouars.