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312 hab, en 1790. — 370 hab. en 1831. - 350 hab. en 1841. — 405 hab. en 1851. — 374 hab. en 1861. — 396 hab. en 1866. — 403 hab. en 1872, dont 164 au bourg (44 mais., 52 mén.), qui s’aperçoit de loin, aux abords vers N., alignant son petit groupe an sommet de la côte, qui fait face à celle de Chaumont

Perception de Jarzé. — Bureau de poste de Suette.

Pour toute Mairie, une chambre à loyer, au-dessus de la boutique d’un épicier.

Ecole mixte, dans une maison acquise par la commune en 1846.

L’Eglise, dédiée à Notre-Dame et à St Julien (succursale, 5 nivôse an XIII), est un très-antique édifice mais déformé par une série de restaurations vulgaires. — Dans la nef unique, au-dessus de la porte, apparaît une des anciennes baies romane à pied évasé ; de même aux murs latéraux, cinq antres fenêtres plein cintre, les claveaux séparés par un lit de ciment ; dans les angles du fond de la nef, autels de la Vierge et du Sacré-Cœur, appuyés aux montants d’un arceau ogival, le plein peint en jaune avec un rideau rouge soulevé par des angelots. Deux grosses colonnes rondes à demi engagées, peintes en jaune marbré, supportent intérieurement l’arc doubleau plein cintre. Suivent le transept, voûté en arc en tiers-point formé d’un entrecroisement de trois moulures rondes, portant un clocher carré, inachevé ou ruiné dont la base seule subsiste, percée d’une baie romane, — le chœur d’une étroite travée à petites fenêtres romanes — et l’abside en quart de cercle, dont l’ogive se continue jusqu’à terre sans pilier ni chapiteau, le fond de la voûte enluminé d’un Père Eternel. — Dans la chapelle de gauche du transept, voûtée à nervures saillantes, la fenêtre, à meneau tréflé XIIIe s., porte un qnatrefeuille avec une Piéta dans le vitrail XVe s. ; sur l’autel, XVIIIe s., une statue de saint Julien. Dans la chapelle de droite, la fenêtre identique conserve divers fragments de vitrail dont un avec : Jesus Maria XIVe s. Dans le mur apparaît bouchée une haute porte à claveaux romans réguliers ; à côté une fenêtre ; vis-à-vis les traces d’un large arceau gothique encadrant l’autel, dédié à St Louis, avec statue du patron, — et l’épitaphe de René Letourneux de la Perraudière, † en 1773, reproduite dans le Répert., arch, — Sur le pignon extérieur est sculpté un cadran solaire rond, ayant au centre une étoile. — Vers N. le mur extérieur de la nef se montre à nu, appareillé de petits moellons non taillés mais disposés dans le ciment en lignes symétriques, qui à mi-hauteur se transforment en petit appareil régulier XIe s. — Au milieu un bel arceau roman à larges claveaux séparés par un lit épais de ciment indique l’antique porte. ~ Le transept, l’abside, le chœur sont en moyen appareil régulier XIIIe s. avec fenêtres romanes identiques.

A droite, tenant à l’église, un arceau, daté 1718 à la clé, ouvre dans la cour dite de la cure, vieux logis avec grange du XVIe s., vendu natt le 4 fructidor an IV et donné en 1816 à la commune.

Dans le Cimetière, une curieuse croix du XIVe s., le fût à demi-brisé, en pierre, porte sculpté d’un côté le Christ, à tête grosse et forte, chevelue, barbue, les pieds croisés, sans proportions ; les deux bras plaqués d’un écusson de ... chargé de 3 quintefeuilles 2 et 1 avec un croissant en abyme ; de l’autre, la Vierge couronnée, debout, tenant son enfant un sur les mains ; — une autre croix de pierre, à double traverse, porte l’épitaphe du curé Bérault, mort en 1785, reproduite dans le Répert. archéol.

Il n’est signalé aucune trace antique sur le territoire, que traversait sans doute une voie gagnant Jarzé.

L’église, fondée probablement par l’évêque, comme celle de Cuon, était tombée au XIIe s. en mains laïques et fut restituée vers 1140 à l’évoque Ulger, avec pouvoir d’y établir à sa volonté des chanoines. Son successeur. Normand, en fit don au Chapitre de Saint-Julien, tout en s’en réservant la présentation, qui resta du droit épiscopal jusqu’à la Révolution.

Curés : Jean Pelletier, 1336. — Louis de Bourbon, licencié ès-lois, porte-note du pape, chantre de Vendôme, 1404. — Jean Thibault, 1419. — Macé Chartier, 1504. — Jean Chartier, 1514. — Serené du Teilleul, qui résigne en 1551. — Mathurin Perrineau, novembre 1551. — Thomas Richer, 1554, qui permute. — Samson Chaillaud, mars 1554 n. s., qui permute. — André Bélier, chapelain de Ste-Catherine, septembre 1554, qui résigne. — Adrien Duboys, octobre 1554. — Ant. Pottier, 1560. — Pierre Tallourd, 1586. — Guill. Chantepie, 1600. — Pierre Briceau, 1601, 1641. — Hercule Toullon, 1642, jusqu’en février 1674, † le 10 août suivant, âgé de 63 ans. — Madelon Froger, curé de Bouchant, 11 août 1674, qui se démet. — Jean de la Follie, sieur de la Varaune, chapelain de Vernantes, 27 novembre 1675 jusqu’en octobre 1708, † le 15 décembre 1709, âgé de 80 ans. — M. Chevreux, janvier 1709, février 1726. — Charles Bérault, mars 1726, jusqu’en 1752, † le 1er août 1753, âgé de 56 ans. — Martin Daudier, docteur en théologie, janvier 1753, † le 18 mai 1764, âgé de 47 ans. — M. Bérault, neveu sans doute et vicaire de l’avant-dernier curé, août 1764, † le 31 juillet 1785. — Bougère, août 1785, janvier 1793.

Je ne vois pas trace d’école fondée mais le curé Briceau en 1636 avait des pensionnaires.

Attenant à la cure, existait jusqu’à la Révolution un prieuré, sous le vocable de St Jean, uni à l’abbaye de Mélinais et dont la fondation m’est inconnue. Les seuls noms de prieurs que j’aie rencontrés sont ceux de Guill. Deniau, 1465, Laurent Hivet, 1569, Vincent Collin, dont le testament est du 13 décembre 1600 et Jean de la Follye, 1684. — Les bâtiments vendus natt le 24 février 1791 furent acquis par Letourneux de la Perraudière.

Le domaine du fief ancien dépendait au XIe s, de Mathefelon et fut donné vers 1120 à l’abbaye de St-Serge d’Angers. Il fut aliéné de bonne heure sans doute et avait pour seigneur Macé de