Page:Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, tome 3.djvu/320

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ET DK ^ORGANISATION MIL1TAIRE DE IA BRETAONE 307

quatre cents hommes au moins. Parmi les chevaliers ou hommes d’armes, on distinguait les bannerets, c’est-a-dire les chevaliers poss^dantune chfttellenie, et assez puissants pour entretenir a leurs frais une compagnie composée d’autres hommes d’armes et de leur suite formant un effectif de vingt-cinq chevaux au moins. Le chevalier banneret commandait sa compagnie oil il arborait sa bannifcreou pennon armorte, comme marque distinctive de son rang. Les autres chevaliers ou possesseurs de fiefs de haubert, c’est-Ji-dire de haute justice, qui n’Gtaient pas assez riches pour lever leur banni&re et qui servaient sous un banneret, 6taient nomm£s bacheliers et les simples gentilshommes icuyers. On voit par l’histoire de Bretagne, que le nombre des bannerets appelés en cette quality aux parlements généraux des annees 1451 k 1455, 6lait de quatre-vingt-dix pour tout le duch6. A cette chevalerie héréditaire, acquise en vertu de la possession de certains fiefs et que Toussaintde Saint-Luc et Hévin nomment chevalerie Helle, se joignait. la chevalerie personnelle, laquelle s’acquSrait par de hauts faits d’armes, et se conférait avec de brillantes cérémonies dScrites dans un grand nombre d’auteurs 1 . Nous n’avons pas k nous occupor ici de cette derni&re chevalerie qui a donné naissance k tous les ordres institués paries princes aux difterents sifccles de notre histoire, pour rScompenser le mSrite et surtout le mérite militaire. Nous devons ajouter seulement que les ordres particuliers k la Bretagne, furent Tordre de YHermine cr66 parte due Jean IV en 1381 ; celui de V£pi, cr66 par le due Francois I tr en 1445 et celui de la Cordeliere, par Anne de Bretagne en 1499, ce dernier k l’usage des dames. Les armies se recrutaient encore de pistons par 1’engagement volontaire cKun certain nombre d’hommes libres, qui k cause de la solde qu’ils recevaient, furent hommes soudards, e’est-i-dire soudoySs. Ces soudards regurent aux diflterents sifecles dumoyen &ge d’autres appellations, comme coterraux (cullarelli), parce qu’ils 6taient arm^s de coutelas ; brabancons, aprfes la guerre du Brabant ; rontiers, parce qu’ils parcouraient incessamment les routes ; brigands, parce qu’ils faisaient partie d’une brigade et portaient pour arme defensive une cuirasse 16gfere, qu’on nomma pour la mfime raison brigandine, ou enfln aventariers, lors dela guerre dite du bien public, sous Louis XI. A partir des guerres d’ltalie sous le roi Charles VIII, les pistons regurent la denomination qu’ils portent aujourd’hui, c’est-4-dire qu’on les nomma fantassins ou infanterie (de l’italien fantassino, diminutif de fante, enfant, gar^on, valet) et mortes-payes, lorsqu’ils tenaient garnison dans une place. Ces sortes de troupes n*6taient comme toutes les autres engag£es que pour un temps fort limits, généralement celui d’une guerre ou mfime d’une expedition ; et dfes qu’on n’en avait plus besoin, on les licenciait. Alors, la necessity forgait ces hommes qui n’avaient pour tout moyen d’existence que leur £pée, k en faire usage pour leur propre compte et au prejudice des populations sans defense. lis s’organisaient par bandes et ravageaient le pays qu’ils avaient nagufere défendu. C’est de k que le nomde brigands qui nedésignaitd’abord que les porteursde brigandines, est reste aux voleurs de grands chemins, et telle est aussi l’origne des grandes compa-

  • Voir du Cange, la Colombiere, Favin, la Roque, le Lahoureur, le P. Menestrier, le P. Daniel, la

Came de Sainte-Palaye, etc.