Page:Potocki - Dix journées de la vie d’Alphonse Van-Worden, 1-3.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 144 )

que sa tête parut se partager en deux, et il en sortit une flamme rougeâtre. Ensuite il avança une main toute brûlée, prit un morceau, l’avala, et on l’entendit tomber sous la table. Lorsque le plat fut vide, le fantôme fixant Landulphe avec des yeux épouvantables, lui dit : « Landulphe, quand je soupe ici, j’y couche. Allons, mets-toi au lit ».

Ici mon père interrompit l’aumonier, et se tournant de mon côté, il me dit : « Mon fils Alphonse, à la place de Landulphe, auriez-vous eu peur » ?

Je lui répondis : « Mon cher père, » je vous assure que je n’aurois pas eu la plus légère frayeur ». — Mon père parut satisfait de cette réponse,