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partis un peu tard, et n’arrivai ce jour là qu’à la Venta-Quemada. Je trouvai ce cabaret abandonné de ses maîtres, par peur des revenans ; mais comme je ne les crains pas, je m’établis dans la chambre à manger, et j’ordonnai au petit Nemraël de m’apporter à souper. Ce Nemraël est un petit génie d’une nature très-abjecte, que j’emploie à des commissions pareilles, et qui est trop heureux de me servir.

» Il alla à Anduhar, où couchoit un prieur des bénédictins, s’empara sans façon de son souper, et me l’apporta. Il consistoit dans ce pâté de perdrix que vous avez trouvé avec tant de plaisir le lendemain matin. Quant à moi, j’étois fatigué et j’y touchai à peine. Je renvoyai