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avec nous, et prit de nouvelles forces par une circonstance que je vais vous raconter. J’avois alors seize ans, et ma sœur quatorze ; depuis longtemps nous avions remarqué des livres que ma mère nous cachoit avec soin. D’abord nous y avions fait peu d’attention, les croyant aussi ennuyeux que ceux où l’on nous apprenoit à lire ; mais la curiosité nous étoit venue avec l’âge. Nous saisimes l’instant où l’armoire défendue se trouvoit ouverte, et nous enlevâmes à la hâte un petit volume, qui se trouva être les amours de Medgenoun et de Léïssé, traduit du Persan, par Ben-Omri. Ce divin ouvrage, qui peint en traits de flammes tous les délices de l’amour,