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que l’Épître a été adressée à l’Impératrice Joséphine le 25 juillet 1809, à Plombières. Celle-ci est-elle antérieure à l’autre. Les archives eussent pu nous le dire ; mais les pièces probantes n’y existent plus. Nous avons toutefois des conjectures assez puissantes pour soutenir notre assertion.

L’Épître en effet répond à une question venue de haut lieu, et on sent que l’auteur a saisi une bonne occasion pour exposer à un ministre tout-puissant les moyens de venir en aide aux pauvres ouvriers de Gérardmer. Elle a donc une double raison d’être. À quoi au contraire eut pu servir une pétition en patois à bout portant à l’Impératrice ? En quoi l’eût intéressée une description inintelligible pour elle, même avec une traduction ? Nous comprenons que, dans sa curiosité, elle ait voulu entendre le chef d’une députation d’une commune lointaine lui parler son singulier patois. Et c’est ce qui arriva. M. Pottier, se rendant à son désir, lui adressa un compliment en vers qui a été réellement débité à Plombières et qui est cousu à l’Épître dans un manuscrit, que nous possédons, de la main même de l’auteur. Il n’est pas possible que Joséphine ait subi la lecture de cent vingt-six vers d’un langage incompréhensible. M. Pottier, dans sa nouvelle rédaction a remanié l’Épître au Ministre et y a rattaché des compliments à l’Impératrice à laquelle il la présentait. Cette copie n’est assurément que la seconde forme de l’Épître.

Bien qu’il en ait été répandu quelques exemplaires manuscrits, nous pouvons affirmer qu’elle est