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Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/107

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Vous n’entendrez plus, prolétaires,
Couler l’eau trouble, en longs discours,
Des robinets parlementaires…
Et la Terre tourne toujours !

Quoi ! plus un seul capitaliste,
Plus d’escrocs par le code absous,
Dont le génie âpre consiste
À faire suer les gros sous !
Eh ! quoi le Travail et l’Idée
Sont soustraits au bec des vautours !
Quoi ! Rothschild, ta caisse est vidée ?
Et la Terre tourne toujours !

Pour des travaux de Pénélope
À coups de canon déchirés,
Plus d’ambassadeurs en Europe,
Ni crachats, ni cordons moirés.
Les peuples, las des vieilles trames
Et de l’eau bénite des cours,
Fraternisent par télégrammes…
Et la Terre tourne toujours !

Sachant mieux aboyer que mordre,
Où sont tant de chefs glorieux,
Qui se repliaient en bon ordre,
Pas plus morts que victorieux ?
Les coups d’État, mèche allumée,
N’ensanglantent plus nos faubourgs,
La paix se maintient sans armée…
Et la Terre tourne toujours !

Plus de gras curés, plus de pape !
Pas même un pieux sacristain ;