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Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/135

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Prends, Jean Misère,
Ton nécessaire.
Choisis leur gîte avant les froids,
Chauffe-toi, Jean, c’est de ton bois !

Vois dans ces magasins flambants,
Souliers fourrés, chauds vêtements,
Empilés en gros sans limite ;
Ton sur-travail les a gorgés.
Consomme, ils seront soulagés,
Ces entrepôts de la faillite.
Tes gosses n’ont rien sur la peau
Et leurs chaussures prennent l’eau.
Habillons-les, avant les froids,
Prends, Jean Misère,
Ton nécessaire.
Habillons-les avant les froids,
Chauffe-toi, Jean, c’est de ton bois !

Travailleur, classe de vaincus,
Tu livres ton sang, tes écus,
À la bourgeoisie écœurante.
Gains d’ouvriers, de paysans,
Plus de deux milliards tous les ans,
S’en vont aux Prussiens de la rente ;
Tu fournis l’argent de leurs prêts,
Puis tu payes les intérêts,
Fais-les jeûner pendant six mois !
Prends, Jean Misère,
Ton nécessaire.
Fais-les jeûner pendant six mois !
Chauffe-toi, Jean, c’est de ton bois !

Du lard des budgets empâtés,
Tes ministres, tes députés