Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/140

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Votre député le voici,
Fronts ouverts par les mitrailleuses,
Fédérés hachés sans merci,
Ambulancières pétroleuses.
Voici, vaincus, foulés aux pieds,
Voici, Varlin, Duval, Millière,
Le candidat de la misère,
Le député des fusillés.

Et vous les petits cœurs brisés,
À Vingtras formez un cortège,
Venez, vous, les martyrisés
De la famille et du collège !
Jusqu’au sang il les a fouaillés
Vos tyrans : le cuistre et le père,
Ce candidat de la misère,
Ce député des fusillés.

Creusant à vif, palpant à nu,
Ce robuste en littérature
S’est assis sur le convenu
Et pour calque a pris la nature.
Sanglots navrants, rires mouillés,
Il vécut tout : joie et colère,
Ce candidat de la misère,
Ce député des fusillés.

Malgré Bismarck et ses valets,
L’Internationale existe
Et l’Allemagne offre à Vallès
Sa couronne socialiste.
À vous, bourgeois entripaillés,
À vous seuls il faisait la guerre,
Le candidat de la misère,
Le député des fusillés.