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Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/145

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L’ÂGE D’OR



À Adolphe Douai, de Newark.


Ô Terre, voici l’âge d’or !
Sous la bannière cramoisie
Déroule ton beau Messidor !
Salut l’Amour ! Salut la Poésie !

Voici venir l’âge vermeil,
Mets, Peau d’Âne transfigurée,
Ta robe couleur du soleil :
La Justice a fait son entrée.
Par l’esclavage abrutissant
Et par la misère écrasée,
Tu couchais dans un lit de sang.
Éveille-toi dans la rosée !

Tu fus l’enfer, le gouffre noir
Des intérêts et des batailles,
Le cri navrant du désespoir.
Sortait du fond de tes entrailles.
Maintenant, les poumons gonflés,
Orgue puissant lorsque tu vibres,
Tu remplis les cieux constellés :
Du chant des égaux et des libres.