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Page:Pottier - Chants révolutionnaires.djvu/57

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DON QUICHOTTE



À Flourens, assassiné.


Rencontrant la chaîne des bagnes,
Le plus grand héros des Espagnes,
Don Quichotte, accourt, lance au poing !
Sancho voudrait n’en être point !
L’argousin fuit ; le fou sublime
Des fers arrache une victime.
« ― Monsieur, disait Sancho Pança,
» Laissez donc la chaîne au forçat !

» ― Ami Sancho, je fais mon œuvre,
» Ce vieux forçat, c’est le manœuvre,
» Outil dans sa rouille ébréché
» Et d’un vil salaire emmanché.
» L’argent, ce maître sans entrailles,
» L’use, puis le jette aux ferrailles.
» ― Monsieur, disait Sancho Pança,
» Laissez donc la chaîne au forçat !

» ― Sancho, je délivre et protège
» Ce petit forçat du collège,
» Nourri d’un savoir recraché
» Par les pédants qui l’ont mâché.
» Cet esprit dont ils font un cancre
» N’est qu’un cahier barbouillé d’encre…
» ― Monsieur, disait Sancho Pança,
» Laissez donc la chaîne au forçat !

» ― Sors aussi, forçat de caserne,
» Ta cervelle est une giberne,