Page:Potvin - L'appel de la terre, 1919.djvu/149

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Paul Duval prit soigneusement note de l’adresse indiquée dans l’annonce du journal. Il s’y rendit le lendemain matin. Sa démarche fut heureuse. Il arriva dans sa chambre portant sous son bras une serviette bourrée de paperasses. C’étaient des pièces que lui confiait pour copier et vérifier, une grande maison de commerce. Il avait de la besogne pour plusieurs jours ; il étala le monceau de papiers sur une petite table, dans le coin de sa chambre et, sans plus tarder, il en commença l’examen. C’étaient des factures à vérifier, des colonnes de chiffres à additionner, de longs contrats à copier. Paul ne put s’empêcher de sourire en pensant combien il fallait être doué d’une belle énergie pour entamer un tel labeur.

Il travailla toute cette première journée sans presque lever la tête. Le soir, il accumula davantage, sur la chaise où il les déposait, les feuilles revues et complétées. Quand sonnèrent onze heures, il ressentit quelque fatigue, se leva, s’étira, fit une fervente et courte prière, se jeta sur son lit où il dormit d’un lourd sommeil jusqu’au matin.

Il s’attela à sa rude besogne, le lendemain et les jours suivants. Il termina en cinq jours le travail qu’on lui avait confié pour dix et il en redemanda d’autre.

Ces journées de travail lui valurent une accalmie ; il en fut heureux, d’autant plus qu’il avait réussi de cette façon à combler les vides inquiétants qui s’étaient faits dans son gousset. Il pouvait vivre maintenant pendant plusieurs jours.