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LA RIVIÈRE-À-MARS

branlant et disjoint, le charriot circulant sur deux minuscules rails d’une extrémité à l’autre de l’appentis et que du dehors on voyait surgir et disparaître à temps réguliers ; le déligneur composé d’une petite scie circulaire et d’un autre charriot, long et bas, qui remplissait pour les planches sorties de la grand’scie le rôle du grand charriot pour les billots de la découpeuse ; la planeuse qui enlevait au bois scié sa rugosité et le rendait doux comme verre, simplement en le laissant passer doucement entre deux rangées de rouleaux de fonte et de couteaux mécaniques qui tournaient avec une grande vélocité, produisant à leur contact avec le bois un bruit assourdissant qui se faisait entendre par-dessus celui de toutes les autres machines. Sous le plancher qui supportait toute cette machinerie sourdement trépidante, se croisaillaient en tous sens les courroies, les poulies, les arbres de couche couverts d’une épaisse agglutination de bran de scie et d’huile. Le sol durci se recouvrait d’un paillasson feutré de sciures de bois et de ripes.

Le propriétaire de la scierie, se plaignant de l’excès du travail pour ce jour-là, apprit à Alexis