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LA RIVIÈRE-À-MARS

note de l’enthousiasme. Et les pauvres parents conçurent l’espoir qu’après quelques mois de vie dure, Pierre reviendrait au pays goûter à la sécurité de l’existence agricole. Ils attendirent pendant tout le reste de l’hiver d’autres nouvelles de l’aîné, mais en vain. Puis la terre se réveilla de nouveau au printemps, et il fallut faire face au travail qu’elle réclamait.

Un soir, Alexis Maltais dit à sa femme :

— Tu sais, il faut que j’aie un engagé. J’en peux plus.

Il trouva au Grand-Brulé un jeune homme qui avait passé l’hiver aux chantiers. Il était solide à l’ouvrage et connaissait assez bien les travaux de la terre. On ne le payait pas cher. Au milieu des labours, il flanqua là « le bonhomme Picoté », ayant conclu un meilleur engagement à Saint-Alphonse. Alexis put engager un autre jeune homme qui le quitta également, la veille de la fenaison. Il en fut ainsi, couci-couça, pendant une grande partie de l’été.

Mais l’espoir conçu au jour de l’an persistait, grandissait même dans le cœur d’Alexis et d’Élisabeth. Pierre reviendrait ! Mais ce fut une