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LA RIVIÈRE-À-MARS

de mauve et de rose et, par-dessus toutes, se cambrait la fleur des savanes, fière et hautaine. Et c’est dans ce dense peuplement d’arbres vierges, qui élevaient si audacieusement vers le ciel les arcades de leurs lourdes branches, que l’on était venu porter la mort.

Alexis Picoté résolut d’abord de faire une exploration autour de la baie. À deux milles environ de la maison des « Associés », coulaient dans la baie, entre deux murailles de pins gigantesques, les eaux tumultueuses d’une petite rivière agitée constamment d’une colère inopinée. Ce fut d’abord la rivière qui n’a pas de nom. On l’appelait la « Rivière ».

Plus tard, elle s’appela la Rivière-à-Mars. Au mois d’octobre de cette année-là, un jeune homme de la Baie Saint-Paul, du nom de Mars Simard, arriva à la Baie. Il ne voulut pas s’établir parmi ceux qui étaient arrivés les premiers. Il s’en alla se construire une hutte à quatre milles plus loin, au bord de la baie, sur une pointe que formait l’embouchure de la rivière. Comme Mars Simard fut seul en cet endroit pendant assez longtemps, les « associés » aimaient, le dimanche surtout, à