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LA RIVIÈRE-À-MARS

et belle. D’autant plus qu’on eut la consolation, au printemps, de recevoir la première visite d’un missionnaire : le curé de la Malbaie vint visiter ses anciens paroissiens. Dorénavant, le prêtre viendra de temps à autre.

Puis, au commencement de juin, parmi quelques nouvelles familles de Charlevoix qu’une autre goélette amenait à la baie, arriva une maîtresse d’école. Elle venait apprendre à lire et à écrire à la quelque douzaine d’enfants que comptait déjà la colonie. Le premier souci des parents fut de faire venir cette institutrice avant même c’est-à-dire avant qu’on eût un curé résident.

On avait bâti l’école, une cabane en bois rond, tout au bord de l’eau, et l’unique fenêtre de la façade donnait sur la baie. Par ce châssis et par la porte, quand elle était ouverte, les enfants pouvaient voir, durant les heures de classe, toute une série de crans qui se dressaient, fiers et têtus, jusqu’au Cap-à-l’Est. Les plus poètes de ces enfants d’école, quand le temps était calme, suivaient le vol incessant des corneilles d’un pic à l’autre, et