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LA RIVIÈRE-À-MARS

pour les pauvres gens de la Baie qui étaient privés de tout ce qui est nécessaire à la vie normale d’êtres humains.

Le lendemain, tous les hommes de la colonie aidèrent le capitaine et ses deux matelots à charger la goélette de billots de pin. Il en resta encore sur les « rollways » pour plusieurs cargaisons. On remit au capitaine, avant son départ, une liste de tous les effets dont on avait besoin, dont le prix s’élevait à cent cinquante pitons, soit au jour d’aujourd’hui, cent cinquante dollars.

Trois semaines après, la goélette revint, lestée de lard salé, de farine, de patates, de mélasse, de tabac, de flanelle, d’indienne, de coton et d’une quantité de menus objets.

On pense bien que ce jour-là fut un autre jour de fête sur les bords de la Baie des Ha ! Ha ! Le soir, il y eut grande veillée chez Alexis Picoté, où, avec de la mélasse des Barbades, on fit une grande chaudronnée de tire. C’était la première sucrerie dont on se régalât depuis l’arrivée à la baie. Les enfants furent dans une jubilation extrême. Jamais ils n’avaient assisté à pareille fête. Ils se couchèrent parfaitement heureux, la figure