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LE « MEMBRE »

été très généreux pour moi… Vous m’avez promis $2,000 quand le bill sera passé… Encore une fois c’est royal !… c’est princier !… Je dois vous dire que j’ai tous mes confrères députés sous la main ; comme président du comité des bills privés, je suis beaucoup aidé par eux dans la législation qui m’intéresse. Vous savez… chaque député, dans un temps ou dans un autre, a besoin de quelque chose… Quand un bill vient devant le comité pour y être étudié, c’est une bonne chose d’avoir avec soi le président. Les bills de mes confrères viennent et tous ces pauvres diables de collègues savent que je peux leur être utile en appuyant leur bill. Aussi, je peux compter sur eux tous quand, à mon tour, j’ai un bill à faire passer…

— Pensez-vous, M. Mansot, que notre bill va pouvoir venir bientôt devant le comité ?

— Je crois que dans une dizaine de jours, il sera devant nous.

— Tant mieux !… Plus vite il passera, mieux ce sera. Donc, c’est entendu, nous aurons, la semaine prochaine… disons… mardi, à huit heures, le soir, ici même, une dernière entrevue et nous réglerons… de tout compte ?

— C’est entendu.

Les deux hommes se tendirent la main et Mansot sortit.

Au dehors, la tempête mugissait toujours, comme un taureau en rage.