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LE « MEMBRE »

périté du pays et au bien-être de la population et celui qui veut simplement gagner son salaire ; celui qui a le souci d’être quelqu’un à la Chambre et celui qui « attend qu’on sorte ».

Ajoutons qu’une séance à la Chambre est une salutaire leçon de choses… morales.

À peine la cloche a-t-elle sonné la reprise des travaux parlementaires qu’ils rentrent tous, ministres et députés, pour s’atteler, de longues heures durant, à la rude tâche de confectionner nos lois… Grandes et nobles figures que tous ces esclaves du suffrage ; hommes « émerveillables » qui consentent pour une infime indemnité à sacrifier leur temps, leur travail, leur talent, à leurs semblables, ingrats et oublieux. Ils ne craignent pas de s’exposer à toutes les intempéries des saisons pour venir remplir leurs devoirs. Ils savent que le pays a besoin d’eux et cela leur suffit… À peine assis dans leur fauteuil, ils se recueillent pour mieux écouter l’inspiration du patriotisme. Leur attitude penchée indique à quel fécond labeur ils se livrent pour forger ces lois concises qui font le bonheur du peuple… Des gens sans respect prétendent qu’ils dorment, mais ce sont là calomnies atroces ; ils pensent et ce spectacle est réconfortant…

Or, en cette séance de fin de session, le 30 mars, 19…, le député Robert Hébert étant à faire un discours sur la réduction des armements dans la province, il se produisit un événement qui devait non seulement prolonger la session de plus de quinze jours, faire parler sérieusement de démission en bloc du cabinet